le 14 et 15 octobre 2022
Conversation internationale sur les stratégies de changement à partir de nos regards sur le monde et de nos actions concrètes
Présentation
Avec l’ensemble des membres et organisations associés de l’Université Internationale Terre Citoyenne, nous proposons de tous se retrouver à l’assemblée colligence pour croiser nos initiatives avec l’objectif d’actualiser nos grilles de lecture de la réalité soumise à des changements et événements majeurs au niveau de nos pays, continents. A partir de cette conversation internationale avec des membres basés sur trois continents, nous proposons d’identifier des opportunités pour donner du souffle à nos actions et projets concrets afin de faire bouger et transformer nos réalités locales, nationales, continentales et internationales.
Par visioconférence, inscription par mail à : contact@uitc.earth
Programme
Vendredi 14 octobre de 16H-18H (horaire de Paris )
- Assemblée de colligence de l’Université Internationale Terre CItoyenne
- Regards croisés sur nos actions pour interpréter la situation actuelle et construire notre programme d’activité en 2023.
Samedi 15 octobre 2022 de 16H-18H (horaire de Paris )
- Bilan d’activités et Perspectives d’action 2023
- Bilan financier
- Gouvernance UITC
Par visioconférence, inscription par mail à : contact@uitc.earth
Point de « fin de l’histoire », ni de fleuve tranquille vers la prospérité ou vers une « nouvelle civilisation » parvenant à se délester sans étincelles de son empreinte thermo-industrielle. L’histoire suit son cours, le monde se réarme.
Du côté des puissances, la Chine affiche ses ambitions. La Russie refuse de s’effacer et des puissances secondaires comme la Turquie, l’Iran, l’Inde, le Brésil, la Corée s’affirment également. L’Europe, voire l’Amérique Latine, sont froidement rappelées à l’ordre par ce décor. La COVID-19 a remarquablement mis en évidence ce monde multipolaire, empreint de vulnérabilités, d’interdépendances et de compétitions multiples, dans lequel l’accroissement de puissance et l’absence de gouvernance mondiale demeurent une règle cardinale.
Depuis les années 1990, les affrontements sont davantage systémiques et ne se limitent plus à la dimension interétatique ou militaire. Ils opposent les sociétés elles-mêmes. Si des conflits guerriers demeurent, le but est moins la destruction par les armes que l’affaiblissement ou la dislocation interne. Le relâchement du multilatéralisme démontre que les relations internationales, le développement et la durabilité ne se situent pas en dehors des rapports de force.
Ce paysage systémique est loin de laisser les populations et la société civile à l’écart. Au contraire, le monde âpre et tumultueux qui est en train de se dessiner – mieux appréhendé dans le Sud global – a fait son entrée dans l’agenda de la société civile et sur le terrain subjectif des individus. N’en déplaise aux grands corps institutionnels, l’économie de la connaissance et la communication en réseau ont transféré de nouvelles capacités vers les personnes et les groupes agissants. Les émotions collectives conditionnent la créativité des groupes et deviennent une variable géopolitique. L’année 2019 a illustré à elle-seule comment les États sont sommés de fournir de meilleures conditions de stabilité et de dignité à leur population à l’aune des évolutions planétaires.
Freire, Alinsky, Gandhi, Arendt – pour ne pas citer Kant, Lénine, Mao et Marx – apportèrent des fondements pour que les êtres et les groupes organisés soient sujets actifs du changement. Les circonstances actuelles élargissent ces perspectives. Au-delà des cercles bien-pensants, l’univers entrepreneurial s’adosse en réalité à une myriade d’expériences incrémentales, tâtonnantes et avant tout pragmatiques, combinant d’une autre manière l’agir et le stratégique. Après les FSM, la société civile fait face à un questionnement de fond portant sur son interprétation et également sur son mode de transformation du monde.
À ce titre, trois chantiers se distinguent particulièrement : l’évolution des grilles de lecture, autrement dit l’effort de déchiffrage et de discernement des transformations du monde qui suppose de réduire un certain nombre de barrières identitaires, de filtres culturels et dogmatiques, donc de tisser des passerelles interculturelles ; l’aggiornamento des modes d’action, c’est-à-dire la façon de combiner plus fluidement l’action ici et maintenant, la réflexion et la stratégie requise pour se mettre à la hauteur de transformations plus vastes ; l’engagement dans l’action, souvent d’abord avec de petits groupes motivés et confiants qui acceptent de prendre un minimum de risques en rapport avec un projet jugé pertinent et qui réinventent le rapport entre avancée concrète et visée stratégique.
En somme, il y a nécessité d’une nouvelle combativité intellectuelle et morale de l’ensemble du corps citoyen. Les organisations, entreprises, réseaux et la démocratie en général ont besoin de dirigeant(e)s inquiets et combatifs, moins guerriers et prometteurs d’une conflictualité tournant sur elle-même que lucides sur les rapports de force et aptes à renouer avec des perspectives stratégiques.
Si l’UiTC n’est une goutte d’eau dans tous ces méandres, elle souhaite néanmoins tracer un itinéraire vers cet horizon d’ensemble en inventant un point de reliance et d’accumulation.